Présidente et Co fondatrice de l'association Chiens d'Aujourd'hui et de Demain
Correspondante pour les Dernières Nouvelles D'Alsace, et le magazine Atout Chien
Adhérente au code de déontologie de la FEC : Fédération Européenne des Comportementalistes
Membre de la Société Française d'Etude du Comportement Animal (SFECA)
Membre de la Société Française de Cynotechnie (SFC)
Membre du MFEC (Mouvement Français des Educateurs Canins)
Auteur du livre "la cause des chiens", septembre 2006
son site : 
www.comportement-canin.com

 

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- Le chien parfait

- Il s’arrête sans cesse pour renifler !

- Il ne m’écoute plus quand il croise un autre chien

- Une rencontre inamicale entre chiens

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AOUT 2007
Vétérinaire homéopathe et comportementaliste : une collaboration réussie

Lorsque les propriétaires de Queen me contactèrent pour la première fois, ils étaient à bout de nerfs. Leur braque allemand de 3 ans était d’après eux incontrôlable, nerveux, tendu en permanence. Il ne supportait pas l’absence de ses maîtres, son anxiété se traduisant par des destructions, des hurlements et des gémissements. Il venait d’arracher une porte en bois dans une chambre d’hôtel où ses maîtres l’avaient laissé seul quelques minutes à peine. Il avait une façon toute particulière d’accueillir les visiteurs, même les amis, qui avait mis plus d’une fois ses propriétaires mal à l’aise.

Au cours de l’entretien avec tous les membres composant le système familial, je pus prendre la mesure exacte des difficultés rencontrées. Queen entendait garder le contrôle de sa meute : se couchant en travers de mon chemin, il m’interdisait de circuler dans la pièce, avait attrapé ma veste et mon stylo et s’amusait beaucoup des tentatives inutiles de ses maîtres pour les récupérer.

Sans me préoccuper des gesticulations du chien, j’expliquais à toute la famille les bases du fonctionnement normal d’un chien et leur détaillais en quoi certaines de leurs attitudes -incompréhensibles pour Queen- généraient des réactions non souhaitées de sa part.

Je leur proposais immédiatement des changements : ils devaient dorénavant se comporter en leaders, poser et faire appliquer leurs nouvelles règles calmement mais assurément. Pour commencer, la gamelle de nourriture n’était plus laissée à la disposition du chien, ses incessantes demandes de jeux et de câlins n’étaient plus récompensées, ses lieux de couchage furent déplacés.

Le bilan téléphonique qui suivit quelques jours plus tard ne fût pas brillant : Queen résistait fortement aux changements, avec l’apparition d’une nouveauté : il faisait dorénavant ses besoins dans la maison. Ce comportement n’était pas à proprement parler inquiétant, au contraire : c’était la preuve que le chien sentait la situation évoluer, que ses maîtres prenaient peu à peu le dessus, et il résistait au maximum en leur faisant bien comprendre qu’il entendait garder le contrôle. Les propriétaires étaient excédés et déçus de ne pas voir apparaître des améliorations. Je m’aperçus qu’il ne serait pas aisé d’arranger la situation aussi rapidement que souhaité par les propriétaires, et que leur seuil de tolérance risquait vite d’être atteint. C’est pourquoi je leur proposais de faire appel à un vétérinaire homéopathe, afin de soutenir la thérapie comportementale en cours avec un traitement médical léger.

Les fleurs de Bach, les granules et préparations homéopathiques aidèrent toute la famille, y compris le chien, à mieux supporter le travail de longue haleine que je recommandais. En quelques semaines, Queen avait beaucoup moins de sautes d’humeur et supportais moins mal les trajets en voiture. Ces petites améliorations suffirent à redonner du courage aux propriétaires, qui mirent un point d’honneur à faire évoluer le comportement de leur compagnon. Quelques mois plus tard, les résultats étaient flagrants.

Le traitement médicamenteux, quel qu’il soit, ne remplacera jamais une thérapie, mais il peut venir en soutien, alors qu’un travail de profondeur est entrepris. L’histoire de Queen est un exemple d’une collaboration réussie entre vétérinaire homéopathe et comportementaliste.

Laurence Bruder Sergent  comportementaliste

article paru dans SANTE PRATIQUE ANIMAUX


septembre 2007
Le lien entre comportementaliste et éleveur

Les professions de comportementaliste et d’éleveur peuvent se compléter à plusieurs niveaux : si le travail du premier est – entre autres – de faire naître des individus en bonne santé et représentatifs de la race à laquelle ils appartiennent, celui du comportementaliste consiste à étudier le comportement canin, à aider l’humain à s’adapter à la réalité animale pour mieux communiquer avec lui.

Le comportementaliste

Grâce à sa formation en éthologie, ce spécialiste des relations entre l’humain et le chien va pouvoir sensibiliser l’éleveur de façon préventive sur :

- l’importance d’une atmosphère calme et apaisée pour la chienne gestante. Il peut anticiper les retentissements d’un stress intense pendant la gestation, informer l’éleveur sur les moyens d’éviter les traumatismes et les situations à risques

- les meilleures conditions à réunir pour faire naître et grandir des chiens équilibrés : les chiots ont besoin de rencontrer des stimulations variées afin de préparer au mieux leur adaptation dans leur nouvelle famille

- les moyens d’éviter de créer des attitudes de peurs par maladresses ou méconnaissance

 De plus, les éleveurs n‘ont pas toujours le temps de donner les conseils aux acheteurs de leurs chiots, et certaines personnes ne savent pas comment s’y prendre pour intégrer l’animal dans son nouvel environnement, surtout lorsqu’il s’agit d’un premier chien. Le comportementaliste pourra conseiller l’éleveur et les familles adoptantes quant aux règles de bases à connaître pour réussir cette intégration, notamment parmi d’autres animaux, en présence d’enfants, ou encore dans un contexte différent de celui de l’élevage. 

Il arrive aussi qu’un comportementaliste concoure à solutionner des conflits au sein des chiens composant l’élevage. Ainsi, une éleveuse de chihuahua me demanda un jour de l’aider à résoudre des problèmes d’agressivités entre plusieurs de ses étalons.

 Malgré tous les soins que les éleveurs prennent de leurs animaux, les accidents ne sont  pas tous évitables. Il peut arriver qu’un chien se blesse ou vive un traumatisme : il faut alors agir sans tarder pour éviter que des attitudes de peurs, d’agressivité ou de perte de contrôle ne s’inscrivent dans l’esprit du chien comme la seule réponse possible face à une situation stressante. Le comportementaliste peut accompagner l’éleveur dans le travail de reprise de confiance qui s’impose.

Il est aussi apte à prévenir d’éventuels troubles du comportement, ou intervenir lors de problèmes relationnels entre maîtres et chien. Certains éleveurs n’hésitent pas à adresser leurs clients à des comportementalistes, lorsque des attitudes nouvelles surviennent et que les propriétaires n’en saisissent pas les causes.

 L’éleveur

Les éleveurs quant à eux, de par leurs expériences et leurs savoirs, peuvent renseigner les comportementalistes confrontés à une situation problématique avec un chien d’une race spécifique : certaines races sont rares et les comportements de leurs représentants sont parfois différents de ceux des autres chiens. Un chien de type molossoïde n’aura pas les mêmes réactions qu’un yorkshire face au danger. L’éleveur est une source de renseignements pour comprendre certaines attitudes. Ainsi, au début de mon exercice, je fus confrontée à des incompréhensions face à un grand chien japonais, et une éleveuse d’akita inu m’apporta tout son savoir pour m’aider à solutionner le problème rencontré par les maîtres.

Certains éleveurs organisent des réunions pour leurs clients avec la présence d’un conseiller en comportement canin, qui intervient afin de les familiariser au fonctionnement du chien (qui appartient à une autre espèce que l’espèce humaine, nous avons parfois tendance à l’oublier !) ou pour expliquer les attitudes incomprises, et intervenir si nécessaire pour les solutionner.

 Laurence Bruder Sergent    comportementaliste

paru dans SANTE PRATIQUE ANIMAUX


octobre 2007
les relations entre dresseur/éducateur et comportementaliste

On confond souvent l’éducation de l’animal et la compréhension de ses comportements. Une mise au point parait nécessaire, puisque même certains professionnels du monde canin s’y perdent.

Le travail d’un éducateur canin consiste à aider les propriétaires à se faire obéir par leurs chiens. Il utilise les méthodes de dressage (notamment les techniques d’apprentissage et de  conditionnement) pour apprendre différentes actions au chien : revenir à l’appel de son maître, ne pas tirer sur la laisse, s’asseoir sur demande, ne bouger que sur ordre, etc.

Le comportementaliste quant à lui, s’occupe de la relation qui lie l’homme à l’animal familier (chien, chat, éventuellement cheval). Sachant que l’apparition de comportements non désirés est souvent le fruit de problèmes existant dans tout le système familial, il s’intéresse au contexte relationnel dans lequel évolue l’animal. D’autre part, ayant étudié l’éthogramme de l’espèce en question (c’est le répertoire des comportements d’un animal), il l’explique aux propriétaires parfois démunis devant certaines attitudes émises, et les aide à réduire, voire corriger celles qui posent problème.

Chacun son rôle….

Nombre de comportements indésirables du chien sont le résultat de dysfonctionnements au sein de la relation maître/animal, et les seules techniques de conditionnement ne sont pas efficaces pour les solutionner. Par exemple, en présence de comportements autocentrés, comme les léchages excessifs ou l’automutilation : en quoi un dressage pourrait il réduire l’angoisse de votre compagnon ? En rien. Et qu’en est il du cas d’un individu ayant acquis depuis longtemps les règles de propreté dans la maison, qui devient soudainement malpropre ? ou encore de celui qui s’adonne aux destructions du foyer en l’absence des maîtres ? Il s’agit d’abord de comprendre ce qui, dans la relation entretenue avec les propriétaires, le met dans un tel état, pour mieux intervenir sur le quotidien des uns et des autres et réduire ces attitudes gênantes. Le faire tourner en rond dans un cours de dressage n’arrangera rien à ces problèmes.

A l’inverse, lorsqu’un propriétaire demande à être secondé pour apprendre à son chien à marcher sans tirer sur sa laisse, l’intervention d’un comportementaliste n’est pas nécessaire : l’éducateur est compétent pour ce type de tâches.

Mais des interventions pouvant être complémentaires

Par contre, lorsque l’on se trouve dans le contexte d’un chien qui se prend pour le leader de la famille, et que ses propriétaires n’arrivent à contrôler ni dans la maison, ni à l’extérieur, il peut s’avérer utile de coupler une thérapie comportementale avec des leçons de dressage. Le comportementaliste expliquera alors aux maîtres quelles sont les règles de base de la communication canine et du comportement, afin de faire en sorte de rendre la situation hiérarchique claire et compréhensible pour le chien. L’éducateur apportera sa compétence pour la partie relevant du dressage proprement dit, par exemple, la maîtrise du sujet en extérieur.

Le comportementaliste et l’éducateur canin sont alors appelés à travailler ensemble pour le bien être de leurs clients. Ces deux métiers sont différents et complémentaires, dans certaines occasions.

Double compétence ?

Un comportementaliste peut proposer à ses clients des cours d’éducation canine, tout comme un éducateur canin peut proposer ses services en tant que comportementaliste. A la seule condition d’avoir suivi une formation sérieuse pour chacune de ces deux activités, car il ne suffit pas d’avoir de l’expérience au contact des chiens (même des années !) pour connaître tous leurs comportements et savoir les corriger.

Accepterions nous l'idée qu'un professeur des écoles puisse se dise pédopsychiatre simplement parce qu'il côtoie des enfants depuis 20 ans, sans jamais avoir suivi de formation sur la psychologie de l'enfant ou de l'adolescent ? C'est pourtant bien ce que certains voudraient nous faire appliquer aux chiens....

Il est de la responsabilité de chaque professionnel de reconnaître ses compétences et les limites de ses interventions, devant des clients qui ne saisissent pas toujours ces nuances. Pour ma part, ayant suivi des formations me permettant de coupler les deux activités, je ne donne que très rarement des conseils en ce qui concerne les questions de comportement lors des séances d’éducation. Il ne parait pas sérieux ni professionnel de donner quelques recettes à l’emporte pièce entre deux leçons de « assis » et de « pas bouger ».

Laurence Bruder Sergent, comportementaliste

 pour Santé Pratique Animaux de juillet 2004


NOVEMBRE 2007
les relations entre dresseur/éducateur et comportementaliste

Quelques règles simples peuvent vous aider à prévenir les problèmes de comportement, et à rendre votre relation harmonieuse :

Faites la différence entre autorité et autoritarisme :
L'autorité s'exerce dans un cadre baigné d'amour, de respect, de bienveillance, et ne signifie en rien hurler sur son chien ou le brutaliser pour obtenir ce que l'on souhaite.
L'autoritarisme, par contre, s'exerce dans un cadre où la réflexion et l'information font défaut : on impose pour soumettre, humilier, maîtriser. Certains croient encore à tort, que parce que le chien se soumet, parce qu'il a peur, il a compris (oui oui, compris), qui est le chef.
Nous, les comportementalistes, essayons de transmettre aux propriétaires de chiens qui nous font confiance, le réflexe d'autorité bienveillante : un chien qui peut se reposer sur ses maîtres est beaucoup plus calme, apaisé, qu'un chien placé en leader par ses maîtres. Etre le leader d'un groupe n'est pas une situation confortable, ni agréable : il faut veiller à tout, être vigilant en permanence. Occupons nous des contraintes et laissons nos chiens vivre tranquillement !

Essayez de contrôler des habitudes quotidiennes de votre chien : l'apport de nourriture, le contrôle du territoire, la gestion des déplacements, les interactions sociales comme les jeux et câlins...

Gardez à l'esprit que l'absence de cadre est source d'anxiété : si vous laissez toutes les libertés à votre chien, vous ne lui rendez pas service. Il a besoin de limites et de règles pour évoluer sereinement.

Apprenez lui à patienter. La frustration a du bon : il ne suffit pas de vouloir quelque chose pour l'obtenir immédiatement ! Par exemple, si vous participez à une séance de dressage et que votre compagnon s'impatiente (il mord la laisse, aboie contre vous etc.), montrez lui avec fermeté mais douceur, que ce n'est pas lui qui décide....

Avez vous remarqué que ces conseils sont applicables aussi aux enfants ? Attention, cela ne signifie pas pour autant que les humains et les chiens ont la même psychologie ! Respectez la nature de votre chien, n'en faites pas un humain, c'est la plus belle preuve d'amour que vous puissiez lui donner...

Laurence Bruder Sergent

 


DECEMBRE 2008

Les règles à respecter en toutes circonstances, durant l'éducation de votre chien

Les règles à respecter en toutes circonstances, durant l'éducation de votre chien

les stimulations :
il est important d'habituer très tôt le chiot aux stimulations : bruits d'aspirateur, de machine à laver, de voiture, de train, d'avion, motos, appareils ménagers (robots, casseroles qui s'entrechoquent...). Bien sur, procédez en douceur, ne faites pas hurler la chaine HIFI dans ses oreilles, vous risqueriez de le traumatiser.
Vous pouvez lui faire découvrir plein de nouveaux lieux, de façon progressive : la rue calme, dans un lotissement, puis vous promener près d'un jardin d'enfants, dans le centre ville etc. DANS LE STRICT RESPECT DE SON ETAT EMOTIONNEL !
Au moindre signe de stress, d'inquiétude, arrêtez tout, et terminez par une promenade détente ou un jeu.
Attention, à ne pas l'emmener dans une galerie marchande un jour de soldes ! Le monde, les mouvements, la circulation trop abondante pourraient lui faire peur, s'il est un peu trop jeune, ou même légèrement craintif.
Lorsqu'il aura quelques mois, vous pouvez l'emmener dans une gare, le promener dans le métro ou le tram ou le bus, le faire entrer quelques instants (et avec vous !) dans une cabine téléphonique, dans les magasins où les chiots sont autorisés etc.


respecter le tempérament du chien : qu'il soit plutôt calme ou très dynamique, un peu plus ou un peu moins de patience sera nécessaire. Sachez toutefois que certaines tailles de chiens sont plus adaptées à certains exercices que d'autres. Un terre neuve a plus de facilités à tirer un bateau qu'un yorkshire.


tenez compte de l'humeur du moment : si le chien est épuisé par une journée de marche, ou occupé à jouer avec une balle, ce n'est pas le moment de lui apprendre de nouveaux ordres. Vous même n'appréciez pas forcément d'être dérangé à certains moments, alors accordez lui le même droit...


soyez ferme, tout en ayant une attitude d'encouragement : lorsque vous voulez apprendre quelque chose de nouveau à votre chien, soyez patient, recommencez si nécessaire une ou deux fois, mais ne vous acharnez pas si vous sentez que ce n'est pas le bon moment, et surtout, ne le violentez pas !


ne pas travailler sous l'emprise de la colère ou l'impatience : il sera toujours temps d'entamer une nouvelle leçon le lendemain, lorsque le moment sera propice. Si vous attendez des invités dans les 10 minutes, ne vous décidez pas à le faire travailler


ne travaillez jamais plus de 10 à 15 minutes sans faire de pause : un jeu avec une balle, un bâton ou son jouet préféré, une friandise, une bonne gamelle d'eau, voire une petite promenade pour le détendre lui feront le plus grand bien, avant de recommencer le travail. Là encore, soyez vigilant : s'il est fatigué, distrait, ou saturé, vous serez obligé de sanctionner ou de forcer le chien, et le résultat sera mauvais. Plus vous aurez de rapports positifs, de félicitations à lui donner, meilleure sera votre relation


ne corriger le chien que si vous le prenez sur le fait et lorsque c'est justifié : le chien ne comprend pas l'injustice. De plus, il est INUTILE et INEFFICACE de sanctionner le chien qui a fait ses besoins ou détruit des objets en votre absence.. on ne le répètera jamais assez...


corriger le chien ne signifie pas le battre, commencez par une sanction verbale, ne le prenez surtout pas au cou pour le plaquer au sol. Cette attitude équivaut à une mise à mort, rien ne justifie cela, à part une morsure à votre encontre, et à condition d'être effectuée dans la seconde qui suit ladite morsure. Si malgré votre avertissement votre chien n'arrête pas sa "bêtise", isolez le : l'ignorance intentionnelle est pire qu'une punition physique.


terminer toujours un moment de travail (apprentissage d'une nouvelle commande par exemple), par une action positive, quelque chose que le chien sait très bien faire. par exemple, demandez lui de s'asseoir et félicitez le abondamment. La fin de la séance sera donc positive dans sa mémoire et il ne craindra pas la prochaine séance.


éviter de trop protéger votre chiot : ne le prenez pas dans vos bras lorsque vous croisez d'autres chiens dans la rue, ne vous précipitez pas sur lui si vous lui avez accidentellement marché sur la patte ou s'il a eu peur d'un pétard : vous ne feriez que renforcer sa peur, c'est à dire le féliciter, parce qu'il a peur. Le mieux est donc d'ignorer quelques secondes le chien, pour lui montrer qu'il ne se passe rien de grave, que la situation est normale. S'il reste calme face à une situation stressante, félicitez le pour cette bonne attitude.


répétez souvent les ordres déjà acquis, sans pour autant harceler le chien : vous pouvez lui demander une ou deux fois par jour de s'asseoir, se coucher, venir à vous etc. Attention toutefois à ce que cela ne soit pas une obsession, et à ne pas le lui demander à tout bout de champ, pour tout et n'importe quoi.


le renforcement : lorsque votre chiot adopte spontanément une attitude que vous souhaitez lui apprendre, félicitez le, en répétant la commande. Par exemple, s'il s'assied tout seul, dites lui " oui, c'est bien, ASSIS, c'est bien, ASSIS, ASSIS ", ou encore lorsqu'il fait ses besoins dehors et au bon endroit " c'est bien TES BESOINS, c'est bien TES BESOINS". Vous lui apprendrez ainsi les commandes de façon positive.


En conclusion, s'il ne fallait retenir que quelques mots, ce serait :

patience, douceur, fermeté, cohérence, persévérance !

Et si vous n'arrivez pas à vos fins tout de suite, dites vous bien que

==> ce n'est pas forcément votre faute (mais cela peut être le cas)

==> votre chien n'est pas "bête", vous n'avez peut être simplement pas réussi à vous faire comprendre.

N'hésitez pas à vous faire aider : les professionnels fleurissent, vous trouverez certainement quelqu'un pour vous aider dans votre région.

l'échec n'est pas le contraire de la réussite mais une étape infructueuse dans l'acte d'apprentissage

Laurence Bruder Sergent, comportementaliste


FEVRIER 2008 LE DÉVELOPPEMENT DU CHIOT

A la naissance : la maturation du système nerveux du chiot n’est pas terminée.

Les fibres nerveuses vont progressivement s’entourer d’une gaine lipidique, la myéline, qui facilite le passage d’influx nerveux.

La myélinisation des cellules nerveuses et des neurones permet la circulation de l’information jusqu’au cerveau.

Cette myélinisation part du cerveau vers la moelle épinière (ce processus s’étend jusqu'à l’age de 6 semaines), c'est pour cela que les membres antérieurs réagissent avant les membres postérieurs (la myéline n’est pas encore arrivée à cette hauteur).

Le fait que cette myélinisation ne se soit pas encore effectuée à la naissance handicape beaucoup le chiot : il est sourd, aveugle, et ne peut pas se déplacer.

Petit à petit, (au fur et à mesure de la progression de la myélinisation), les informations transmises par le cerveau parviendront jusqu'aux membres, et il devient de plus en plus indépendant.

Le cerveau atteint sa taille adulte vers l’âge de 6 semaines.

Le développement comportemental du chien implique plusieurs types de comportements que l'on appelle "explorés" : locomoteur, exploratoire, sensoriel, alimentaire, éliminatoire, veille- sommeil :

 le comportement exploratoire

     À partir de la 3 è semaine, avec l’apparition de la vision vers le 18 è jour, le chiot peut repérer et laper une nourriture liquide.

    Vers le 21è jour, il commence à s’orienter vers ses congénères, c’est le début d’une communication tactile

    3ème à 7ème semaine : découverte intra spécifique (à l'intérieur de son espèce) et début interspécifique (avec les autres espèces) qui va décroître à partir de la 6è semaine (c’est donc à ce moment là qu’il faut lui présenter le plus d’espèces amies, pour qu'il ne craigne pas la nouveauté plus tard)        

 Le comportement locomoteur :  

 Dès la naissance, il peut bouger ses membres antérieurs, d’autant plus qu’il en a besoin pour se nourrir : pour téter, il utilise ses pattes pour « masser » les mamelles et en tirer du lait.

 Dès la fin de la 1ère semaine, début de la 2nde,  ses membres postérieurs commencent à fonctionner

  Il peut s’asseoir entre 2nde et 3ème semaine

  Se tenir debout à partir de la 3ème ou 4ème semaine,  puisque son système nerveux le lui permet

   Les capacités sensorielles :   

 Elles concourent au bon équipement du chiot pour être autonome et découvrir le monde

 Dès la naissance, le chiot dispose du sens gustatif, il éprouve des sensibilités douloureuses et thermiques. Par contre, il est sourd (d’ailleurs, la mère n’émet pas de sons)

 Il est aveugle à la naissance jusque vers la fin de la 2nde semaine, début 3ème semaine -> ouverture des yeux et des oreilles (le bourrelet de peau qui recouvre l'oreille disparaît)

 Son odorat commence à se développer à la fin de la première semaine

 Le comportement veille-sommeil : il se décompose en 3 phases : sommeil calme, sommeil activé et activités

 De la naissance jusque vers la 3ème semaine, les périodes d’activités sont courtes, essentiellement consacrées aux tétées

 Le sommeil activé représente 90% de la période de sommeil. On observe de petites contractions des muscles et fibrillations au niveau de la face et des paupières

 Vers la 4ème, début 5ème, il est éveillé plus de 65% du temps 

 Le comportement alimentaire

 Le réflexe de fouissement apparaît dès la naissance (routing reflex) : le chiot enfouit le museau dans la main à la recherche de la mamelle 

 Le réflexe de succion : en lui touchant les lèvres de l’index, il tète

 Vers l’âge de 6 semaines, il peut se nourrir comme un adulte (à partir de la 3ème, on peut commencer l’alimentation liquide en complément des régurgitations de la mère), et le sevrage total se fait vers la 7ème semaine 

 Le comportement éliminatoire : la mère provoque l’élimination par massage du périnée et de l’abdomen, et elle absorbe les déjections pour garder le nid propre  

 Élimination spontanée à partir de la 2ème semaine

 Attention, le sevrage ne signifie pas la propreté -> ce n’est pas parce que le chiot est sevré qu’il ne fait plus ses besoins dans son nid. La mère ne nettoie plus le nid quand le chiot mange une autre nourriture que son lait, il élimine alors n’importe où.

Récapitulation :

SEMAINE 1 : Période néo natale -> les chiots dorment en amas (en tas)

Apparition du réflexe de frisson thermique -> les chiots dorment en parallèle

SEMAINE 2 : ouverture des yeux entre le 10 è et le 14 è jour

Apparition de l’audition entre le 14 et 21ème jour

Apparition du réflexe de sursautement

SEMAINE 3 : le chiot est attiré par la lumière et les sons

Apprentissage de groupe = socialisation primaire

Début de la phase de comportement d’investigation (23ème jour)

Début du comportement de communication ( vocalises, jappements etc.)

SEMAINE 4 : identification de l’environnement -> jeux, apprentissage

 Morsure inhibée (les cris du mordu font lâcher prise au mordeur)

SEMAINE 5 : apprentissage de la hiérarchie par appréciation de gestion de l’espace et disponibilité de la nourriture (il peut manger quand untel a mangé) -> ce qui lui permettra plus tard d'évoluer avec ses congénères

SEMAINE 6 : relations avec les autres espèces, attachement social aux êtres humains

SEMAINE 7 : « meilleur » âge pour la séparation (si c’est un chien d’élevage, sinon pour un chien élevé dans une famille la séparation peut intervenir  n’importe quand à condition qu’il ait eu des stimuli suffisants) (note IBF : interdiction pour un éleveur de céder un chiot avant 8 semaines)

SEMAINE 8 : peur – identification – aversion => période très sensible

SEMAINE 12 : comportement d’évitement -> conséquence de la peur -> identifier la peur et éviter ce qui la provoque

Laurence Bruder Sergent, comportementaliste


MARS 2008 Pourquoi fait-il des bêtises en votre absence?

Beaucoup de propriétaires de chiens ont un jour fait l’expérience de retrouver des dégâts après une absence. Pour en comprendre les raisons, quelques notions d’éthologie (étude scientifique du comportement animal) sont nécessaires.

Rappelez-vous les règles de hiérarchie abordées il y a quelques semaines dans les DNA : le chien fonctionne avec des rapports de dominants et de dominés.

Les destruction

Le dominant –idéalement le maître du chien- apporte nourriture, confort, et surtout sécurité à son groupe. Or, en son absence, le chien n’a plus son repère et peut éprouver de l’anxiété voire de la peur. Ces émotions sont très inconfortables, et ne doivent pas durer plus de quelques secondes. Afin de s’en débarrasser rapidement, il va rediriger son stress sur ce qui se trouve à sa portée : chaussures, journaux, meubles, tout ce qu’il peut attraper et détruire.

Il ne faut pas y voir une volonté de vengeance de la part de votre chien –ce concept est humain et lui est totalement étranger-, mais un signe d’anxiété, d’insécurité, qu’il a évacué à sa façon. Lorsque vous rentrez chez vous plusieurs heures après, il est inutile de réprimander votre compagnon, car non seulement il n’a pas « fait exprès » comme vous le supposez, mais en plus, il a oublié depuis très longtemps son action, et ne comprend pas pourquoi vous êtes en colère contre lui.

Pour éviter que votre chien ressente ce stress, source potentielle de dégâts, il existe plusieurs possibilités. L’une d’entre elles est de vous préparer rapidement, afin de ne pas laisser au chien le temps de s’apercevoir que vous partez sans lui. Il est également préférable de l’ignorer les quinze dernières minutes précédent votre départ, en évitant les jeux excitants ou les paroles à son attention (qui vous paraissent rassurantes mais ne font que l’inquiéter).

La nourriture

En plus des destructions matérielles, vous pouvez aussi parfois trouver des restes de poubelle déchiquetée.

Quand vous êtes présent dans la pièce, le chien ne doit pas prendre la nourriture posée sur la table ou vider la poubelle sous vos yeux, car votre statut vous donne priorité à la nourriture. Il sait qu’en se servant sans l’accord du dominant, il risque une sanction.

Si par contre vous êtes absent, dans son fonctionnement de chien, il a tout à fait le droit de se servir puisque la nourriture est disponible, et qu’elle n’est pas gardée. Ce n’est pas du vol de nourriture pour lui !

Pour nous humains, il peut paraître dégoûtant de faire les poubelles. Mais le chien, lui, est bien loin de nos considérations sociales, et sa perception des odeurs est différente de la nôtre. Pour lui, c’est une réserve de nourriture proche, alléchante, accessible, il lui paraît normal de se servir. Encore une fois, il est inutile de le punir si vous découvrez à votre retour qu’il a vidé la poubelle. Le mieux est encore la prévention, c’est à dire de mettre toute nourriture qui lui est interdite hors de sa portée. Votre retour à la maison se fera ainsi, non plus dans l’expectative des dégâts commis mais dans la joie de retrouver votre compagnon, qui lui, vous fait invariablement la fête.  

Laurence Bruder Sergent


AOUT 2008

L’IGNORANCE INTENTIONNELLE

Votre chien vous suit partout dans la maison, vous saute souvent dessus ? il ne vous laisse pas en paix lorsque vous recevez du monde ou que êtes occupé, quand regardez la télévision ou lisez un livre… ? Il ne supporte pas que vous soyez au téléphone ou discutiez avec quelqu’un ? Il aboie beaucoup ?

Vous avez devant vous un chien qui a besoin d’être discipliné, il profite de la situation pour se manifester par tous les moyens que la nature a mis à sa disposition.

La méthode à utiliser pour contrecarrer ces excès s'appelle "l'ignorance intentionnelle" et vous aurez compris qu'il s'agit d'ignorer volontairement le chien quand il produit ce(s) comportement(s) indésirable(s).

Ignorer le chien signifie ici rester neutre, faire comme s’il n’était pas là, ce qui inclut de ne pas lui parler ni de le regarder. Le regard est très important pour un chien : alors que vous avez l’impression de ne pas lui accorder d’attention, votre regard sur lui en est une marque flagrante.

Prenons l’exemple des vocalises : il aboie, vous ne bronchez pas. Mais aussitôt qu'il se tait, récompensez-le.

Il s'agit en fait de renverser le processus initial. Votre chien aboie pour obtenir votre attention, vous allez l’amener à se taire pour recevoir cette attention.

On procèdera de la même manière lorsqu’il sollicite des câlins (en donnant des coups de pattes, posant sa tête sur vous, etc.) mais que vous n’êtes pas disponible : restez neutre, regardez ailleurs, et dès qu’il se détourne, appelez-le pour lui faire autant de caresses que vous voudrez.

Conseils :

Pour réussir à canaliser votre ami, vous devez être patient et rester calme. Il faudrait  aussi que tous les gens présents au moment où le chien se manifeste fassent comme vous, ne pas répondre à ses sollicitations.

Au début, vous verrez probablement le comportement indésirable augmenter, ce qui est normal.

Habitué à avoir de l'attention en aboyant, le chien ne comprend pas pourquoi son manège de fonctionne plus. Alors il y met plus d'ardeur afin d'obtenir ce à quoi il est habitué.

Ne répondez surtout pas à ce manège car même une sanction verbale est une réponse. Le mieux est donc de l’ignorer jusqu’à l’apparition du comportement souhaité, que l’on récompense par une caresse, une friandise, ou un « Bravo, c’est bien ! super chien ! » chaleureux.

N’oubliez pas, la persévérance et la répétition sont la base de la pédagogie… alors tenez-bon !

 Laurence Bruder Sergent


SEPTEMBRE 2008

CHOISIR D'ACCUEILLIR UN CHIEN

Pour des raisons qui vous appartiennent, vous avez décidé d'accueillir un chien dans votre foyer. Tous les membres de la famille se sont concertés et sont tombés d’accord, chacun sait quelles tâches lui seront dévolues, vous allez tenter l’aventure.

Ce choix impliquera des changements dans votre vie, et il est important pour vous et votre relation future avec votre animal que vous y soyez préparé. Autant partir du bon pied pour les 10 à 15 ans à venir !

Un chien demande un certain nombre de soins, réguliers, et parfois coûteux. Outre son prix de départ si vous avez décidé de l'acheter, vous devrez le faire examiner régulièrement par un vétérinaire et cela peut représenter un coût important s’il est malade.

Il est utile de prévoir aussi un budget pour sa nourriture, et quelques accessoires (gamelles, laisse, collier, panier, brosse et quelques jouets).

Ne négligez pas les alternatives au chien d’élevage, les refuges sont pleins d’animaux à la recherche d’un nouveau foyer

Un animal nécessite qu’on lui consacre du temps : il a besoin de nombreuses interactions, comme les promenades, les parties de jeu (avec vous ou un congénère), d’éventuelles leçons de dressage et surtout de votre attention bienveillante.

Un minimum d'éducation et de civisme de votre part sont bien sur indispensables : tout le monde n'apprécie pas forcément les chiens autant que vous, et il faut respecter les sensibilités de chacun. Dans les lieux publics par exemple, où un chien (même le plus gentil du monde !) doit être attaché, ou dans la rue, s’il fait ses besoins au milieu du trottoir.

Enfin, et c'est très important, vous avez des obligations morales envers votre animal, même si la loi française a tendance à considérer le chien comme une "chose", dont vous disposez à votre guise, hélas parfois sans limite. Ce sera de votre responsabilité de prendre soin de lui, de le nourrir correctement, de le soigner s'il est malade. Vous aurez près de vous un être vivant, sensible, ressentant des émotions. Un chien a besoin de situations claires et nettes, sans ambiguïté. Vous devrez l'éduquer, c'est indispensable, et cela doit être fait sans brutalité.

Laurence Bruder Sergent

www.comportement-canin.com


OCTOBRE 2008


FAUT-IL PUNIR SON CHIEN

Il arrive tôt ou tard que notre chien fasse ce que les humains appellent une bêtise. Prendre place sur un canapé interdit d’habitude, uriner sur le lit, se servir dans notre assiette ou ronger notre téléphone mobile, les tentations ne manquent pas pour nos amis à tendance facétieuse.

Avouons-le, nous faisons rapidement le raccourci « il a fait exprès, il doit être puni ».

Il y a d’ailleurs des situations où il est impossible de rester coi et une grosse colère nous submerge. Un cri, une simple remontrance verbale, un isolement du chien ou une violence physique, chacun a sa méthode pour marquer sa désapprobation.

Le chien, lui, ne voit pas les évènements de la même manière que nous.

Pour un chiot, faire ses besoins n’est pas une sottise si on ne lui a pas appris avant qu’il doit se soulager à l’extérieur de l’habitation. Rappelons que pour un animal, on se soulage où que l’on soit lorsque l’on en en éprouve le besoin, mais l’homme n’est pas d’accord : c’est dehors qu’il doit éliminer. Il faut donc commencer par apprendre au chien ce que vous attendez de lui. Prenez bien garde à ne pas sanctionner un chiot qui n’a pas obéi à une règle qu’il ne connaît pas. Ce serait inutile, anti pédagogique et brutal.

Par contre, lorsque votre chien adulte lève la patte contre un meuble, il le fait dans une intention communicante : il veut vous faire passer un message. Le punir après le délit n’est là non plus d’aucune utilité, puisque la punition (comme la félicitation) valide ou réprime le comportement immédiatement précédant. Ainsi, si vous rentrez du travail et constatez les dégâts commis durant votre absence, il n’est pas opportun de hurler, vous apprendriez juste à votre chien qu’il n’a pas le droit de venir vous accueillir et qu’il doit craindre votre retour.

Mais alors que faire pour qu’il comprenne son erreur ?

 Il faudra distinguer différentes situations :

-         un flagrant délit est le meilleur moyen de corriger une faute et éviter qu’elle ne se reproduise, encore faut-il s’y prendre avec la bonne méthode. Une mise à l’écart ponctuelle du fautif au moyen d’une indication verbale associée à un geste (par exemple « file d’ici ! » avec un doigt tourné vers la sortie de la pièce) est beaucoup plus efficace qu’une tape ou un hurlement. Le chien étant un mammifère social, il préfère toujours rester dans le groupe que d’être mis « au coin ». Il reviendra tout penaud près de vous lorsque vous l’y autoriserez, quelques minutes après l’avoir renvoyé (il n’est pas nécessaire de prolonger une heure durant la punition).

-          Si vous constatez le forfait après coup : il faut que cela vous serve de leçon, à vous. Peut-être n’avez-vous pas été assez vigilant ? si vous laissez votre baguette de pain sans surveillance sur la table de la cuisine, on ne peut pas en vouloir au chien de s’être servi. S’il hurle durant vos absences ou grignote tout ce qui lui passe sous la dent, peut-être est-ce dû au fait que vous l’autorisez à vivre collé/serré avec vous en permanence dès que vous êtes présent chez vous (et donc, vous lui manquez atrocement quand vous partez) ? s’il a pris place sur votre lit alors qu’il n’y monte jamais quand vous êtes là, c’est probablement parce que vous avez omis de fermer la porte…..

En conclusion et pour aller dans un sens qui m’est cher en tant que comportementaliste, je propose que, plutôt que de punir, sévir, sanctionner, brimer, nous tentions de considérer notre contexte de vie avec le regard de notre chien. La situation vous paraîtra forcément différente sous cet autre angle de vue….

Laurence Bruder Sergent

www.comportement-canin.com
 


FEVRIER 2009

Que se passe-t-il dans sa truffe ?

 

 

Bien sûr vous connaissez les traits de caractères de votre chien : ses préférences alimentaires, sa place favorite pour se reposer, ses petits travers, ses jouets adorés, les copains avec lesquels il aime jouer et les « ennemis » qu’il vaut mieux éviter en promenade.

A part ces éléments que vous avez probablement observés chez votre compagnon, savez-vous qu’il y a des choses qui ne se voient pas et qui sont pourtant essentielles pour comprendre nos différences ?

Penchons-nous aujourd’hui sur certains aspects de l’odorat canin et de l’usage qu’ils en font.

Nous sommes d’espèces dissemblables, nos codes comportementaux et nos modes de fonctionnement le sont aussi.

Pour saluer un congénère et apprendre qui il est, les humains échangent une poignée de mains ou une carte de visite. Ils lisent ainsi les informations écrites sur le morceau de papier, mais aussi celles qui fait résonance en eux dans le regard de leur interlocuteur, sa manière de se tenir, de marcher, de parler ou de sourire.

Les chiens, lorsqu’ils font connaissance, se flairent le postérieur, la région génito anale plus précisément. Ils apprennent qui est leur vis-à-vis par ce rituel de salutation olfactif. Les hormones contenues dans les glandes anales sont effectivement porteuses d’informations bien plus révélatrices que les quelques lignes du bout de papier que l’on vient d’échanger si l’on est un humain.

De même, lorsque votre chien s’éternise sur une odeur durant votre promenade et que vous le tirez pour accélérer la marche, vous l’interrompez alors qu’il est en train, en quelque sorte, de lire son journal. C’est en effet par le marquage que les autres chiens ont transmis leur identité sexuelle, leur statut social, ainsi que les « dernières nouvelles » sur leur état émotionnel ou de santé. En marquant ces pistes volontairement à un endroit de passage, l’auteur de la signature olfactive a une intention communicante. Il est utile et intéressant pour votre chien d’en prendre connaissance, il varie ainsi son quotidien et s’informe sur son environnement. Il est donc conseillé de lui accorder quelques secondes plutôt que de le tracter pour finir la balade au plus vite.

Enfin, sachez que certains chiens sont capables de flairer l’odeur d’un corps à 80 mètres de profondeur ou de faire la différence entre des substances extrêmement proches l’une de l’autre. Cela demande bien entendu un entraînement rigoureux, mais les capacités sont là, il s’agit simplement de les exercer, ou plutôt de ne pas les laisser s’éteindre. 

Laurence Bruder Sergent www.comportement-canin.com


MARS 2009
Réussir l’achat d’un chiot de race dans un élevage

Vous avez pris la décision d’acheter un chiot chez un éleveur spécialisé dans la reproduction d’une race. Voici quelques informations pour vous aider à faire le bon choix.

Quelques questions de bon sens, pour commencer

*                               Oubliez l’idée que choisir l’élevage le plus primé de France est une garantie parfaite d’équilibre psychologique et comportemental : ce n’est pas parce que votre chiot est issu de champions qu’il est bien dans sa tête. L’éleveur a peut-être veillé à socialiser les chiots en les stimulant, mais il peut aussi se contenter de faire se reproduire des chiennes sans les sortir de leurs boxes. Pensez à bien vous renseigner avant de vous rendre sur place et à poser des questions le moment venu.


 

*                               « Beau chien » ne signifie pas obligatoirement (même si ce n’est pas incompatible) « excellent gardien », « chasseur efficace » ou « bon rapporteur ». Vous risqueriez d’être déçu si vous n’avez pas envisagé la possibilité qu’aucun être vivant ne peut exceller dans tous les domaines : ni humain, ni chien ! A vous de décider à l’avance quelle est la caractéristique la plus importante pour vous, et celles qui vous paraissent secondaires. Vous pourrez ainsi concentrer vos recherches du meilleur chiot pour vous en fonction de vos attentes.  

*                               C’est à vous de cerner vos besoins et vos envies : souhaitez-vous un chien de compagnie (dans ce cas, il est plus important que le chien soit équilibré psychologiquement plutôt qu’une bête de concours de beauté), un champion de travail (dressage spécifique à la chasse ou à la défense par exemple) ou un futur roi des rings (alors le fils du champion est celui qu’il vous faut) ? Faites le choix de l’élevage en conséquence. La plupart des bons éleveurs vous indiqueront la lignée idéale pour répondre à vos attentes. 

*                               La quantité peut, dans certains cas, nuire à la qualité.  Les éleveurs sérieux et professionnels ont beaucoup de difficultés à vivre de leur passion, et sont parfois obligés de posséder de nombreux étalons et lices, afin d’atteindre un « rendement » minimum, leur permettant de payer leurs lourdes charges. Ce nombre important de géniteurs ainsi que les normes imposées par les services vétérinaires, signifient la plupart du temps que les chiens vivent en chenil, isolés de la maison des éleveurs, et donc de leurs activités quotidiennes. Il n’est effectivement pas possible de vivre avec plusieurs dizaines de chiens dans une maison.

Dans ce cas (lorsque les chiens vivent en boxes, isolés des humains), ils risquent de ne pas être habitués aux stimuli quotidiens comme :

o                    Un aspirateur en état de marche

o                    Des machines à laver, lave vaisselle, appareils ménagers faisant du bruit

o                    Des enfants qui jouent, pleurent, crient, s’agitent, s’excitent, font du vélo, jouent au ballon (si votre petit dernier apprend à manier les percussions, le chiot risque d’avoir du mal à s’habituer à ce nouveau stimulus !)

o                    La télévision ou la radio en fonctionnement

o                    Tous les bruits qui font le quotidien d’une maisonnée

De même, les chiots ne côtoient pas forcément d’autres espèces : chats, oiseaux, rongeurs…songez-y, surtout si vous êtes passionné d’animaux et possédez d’autres individus d’espèces différentes chez vous.

De plus en plus de professionnels sont sensibilisés à ces questions et font le maximum pour stimuler les chiots dès la naissance. Je connais une éleveuse qui a installé des hauts parleurs dans la nurserie, et qui passe toute la journée de la musique ou des informations, selon la station de radio choisie. Même si c’est insuffisant pour éviter tous les problèmes, il s’agit d’un bon commencement.

D’autres éleveurs emmènent à tour de rôle un ou plusieurs chiots dans des lieux riches en stimulations, pour les habituer à des expériences variées : parcs d’enfants, lieux publics plus ou moins fréquentés, etc.

Voilà un gage de sérieux, n’oubliez pas de vous enquérir au préalable auprès des éleveurs qui vous intéressent, d’une telle façon de faire.

*                               L’élevage choisi est-il en adéquation avec le futur environnement du chien ? un élevage isolé en pleine campagne vous parait peut-être idéal pour naître et grandir, mais dites-vous bien que, si vous habitez en ville, votre chiot risque d’être confronté à de nombreuses nouveautés : bruits, circulation, monde, agitation.

*                               Essayez de ne pas acheter un chiot de plus de 12 semaines dans un élevage très pauvre en stimulations. Plus votre chiot est âgé au moment où vous le ramenez chez vous, plus il aura de difficultés à s’habituer aux stimulations qu’il n’a pas connues avant. Ce critère des 12 semaines est variable selon les spécialistes qui étudient les comportements, car pour certains, passées 10 semaines le chiot n’est plus suffisamment apte pour l’adaptation à un milieu totalement différent de son contexte de naissance.

Dans ma pratique de comportementaliste, j’ai malheureusement connu de nombreux chiens terrorisés par le bruit des voitures, camions ou motos, incapables de faire un pas de plus sur le trottoir, tant la panique les submergeait. Ces attitudes de peur ont parfois mis leur vie en péril, et un long travail d’habituation a dû se mettre en place afin de permettre au chien de se promener tranquillement avec son maître.

Autant vous éviter ce genre de désagrément en anticipant le problème, c'est-à-dire en choisissant un lieu d’élevage contextuellement proche de votre lieu d’habitation (c’est à dire qui ressemble à la situation que le chiot connaîtra chez vous), avec présence plus ou moins riche de stimulations, ou en demandant à l’éleveur de préparer les chiots à ces stimulations. Une sortie en ville par semaine, une visite d’enfants tous les deux / trois jours, une proximité avec d’autres animaux peuvent suffire à le rendre prêt pour de nouvelles expériences.

Note : l’âge légal de vente d’un chiot est de 8 semaines, et cela n’est pas par hasard. Outre les questions de développement, de sevrage, de socialisation, la phase d’imprégnation spécifique, durant laquelle le chien est le plus à même de connaître des expériences variées et de les assimiler sans traumatisme, est extrêmement courte (de 10 à 16 semaines selon les races). Il ne vaut donc mieux pas prendre un chiot de 6 mois du fin fond des Alpes, qui n’a côtoyé que des vaches et des tracteurs, pour l’emmener vivre au centre ville de Paris. Par contre, adopter un chiot de cet âge ne pose aucun problème particulier (mis à part la période d’adaptation au nouvel environnement) si sa « nouvelle » vie se rapproche de la précédente, et ce, quel que soit son âge.

 Laurence Bruder Sergent, comportementaliste

www.formationcomportementaliste.com


AVRIL 2009

Philosophie appliquée aux propriétaires de chiens

La violence est le dernier refuge de l’incompétence

Cette citation d’Isaac Asimov illustre parfaitement la manière dont j’envisage les relations avec les chiens.

N’acceptez jamais que sous couvert de « s’y connaître », un professionnel quelconque violente votre animal pour lui faire soi-disant comprendre qui est le maître.

Ne le faites pas vous-même, vous valez mieux que cela, et votre chien aussi.

Ce n’est pas à sa force physique que l’on mesure un leader

Logique prolongement de la citation précédente, cette phrase appuie encore la vacuité de la vieille croyance « pour s’assurer que l’autre vous respecte, il faut le soumettre par la force ».

Point n’est besoin d’élever la voix quand on a raison

Votre détermination, votre calme et votre inflexibilité sont bien plus efficaces que les cris pour se faire respecter, tel que l’énonce ce proverbe chinois.

Un instant de colère peut ruiner des années de confiance

Il est parfois difficile de rester calme face à certains chiens qui s’y entendent bien pour mettre nos nerfs à rude épreuve. Ils cherchent à provoquer une réaction chez nous, et si c’est la colère qui l’emporte, le soulagement éphémère que l’on ressent à avoir laissé parler son émotion laissera place à la confiance brisée si on en a trop fait.

Qui prend conseil, franchit la montagne, qui n’en prend point, fait fausse route même en plaine

Il est important de demander conseil lorsque l’on a besoin d’apprendre, dans tous les domaines, et il est utile de s’adresser à la personne la plus compétente pour cela. Malheureusement nous avons tous tendance à aller au plus rapide, par exemple en demandant son avis à notre voisin, alors qu’il ne s’y connaît pas plus en chien qu’en astronomie. Ou au vétérinaire qui maîtrise la santé physique du chien, mais pas sa psychologie. Ou à l’éducateur qui connaît le dressage mais pas la systémique. Ou au toiletteur, vendeur d’accessoires ou fabricant de croquettes qui, tout aussi doués dans la tâche qui est la leur, ne peuvent prendre la place d’un comportementaliste. De la même manière qu’un comportementaliste n’est pas un dresseur, un vétérinaire ou un vendeur d’accessoires. Prendre conseil est nécessaire, et le faire auprès de celui qui est le mieux placé est encore plus important.

Demande-toi quelle est la souffrance de celui qui t’agresse

J’aime cette formule car elle laisse penser que l’individu qui est agressif a des raisons qui lui sont personnelles, de le faire. En prêtant attention à cette éventualité et en se dégageant de notre agacement, en essayant de comprendre ce qui le motive, on lui accorde notre respect et notre intérêt, et du coup, on prend en compte sa motivation. Si vous vous sentez agressé par le chien, comportez-vous humblement, ne cherchez pas à gagner contre lui, attendez que soit passé le moment d’énervement et montrez-lui par le calme et la patience que vous ne lui en voulez pas mais que vous allez chercher à l’aider à mieux-être.

L’échec n’est qu’une étape infructueuse dans l’acte d’apprentissage

Si vous êtes confronté à une difficulté avec votre chien, si vous n’arrivez pas aux résultats espérés, ne vous découragez pas trop vite. Dites-vous que le chemin est long, et que même si l’on prend une mauvaise route, on n’est pas perdu définitivement, il est possible de retrouver la bonne direction. La clef ? Persévérance…

Ceux qui vivent dans le chaos ne trouvent leur salut que dans la soumission à des règles

Il y a des chiens qui ont des tempéraments difficiles. Ils peuvent avoir vécu un traumatisme extrêmement violent, avoir appris l’hyper activité comme unique mode de fonctionnement ou n’avoir pas été socialisés correctement. Ils ont parfois acquis des mauvaises habitudes par manque de structure, se sont forgé un caractère dur en réaction au vide auquel ils sont confrontés.

Il est alors bon que leurs maîtres apprennent à poser un cadre structurant et rassurant, pour permettre à l’individu en flottement de se reposer, en laissant faire les autres et en s’accordant un peu de repos. En établissement des règles et en s’y tenant, on parvient dans certaines situations à supprimer l’anxiété, voire l’agressivité.

On ne met en avant que ce que l’on n’a pas

Comme chez les humains qui éprouvent le besoin de se mettre en avant pour masquer leur manque d’estime d’eux-mêmes, certains chiens ont besoin de jouer aux « gros durs » alors qu’au fond d’eux, ce sont des nounours qui attendent de nous qu’on les protège.

Ils cherchent surtout à se convaincre eux-mêmes.

Lorsque l’on est sûr que ce que l’on fait est juste, il n’y a pas lieu d’accentuer encore nos actions ou de vouloir absolument les faire reconnaître par tous.

L’empire appartient aux flegmatiques

Une pointe d’humour dans cette formule de Saint Just à Robespierre qui peut être utile face à certaines excitations d’un vis-à-vis (humain ou chien). Mieux vaut rester calme que perdre sa bonne tenue.

Gouverner c’est faire croire

Appliqués aux chiens, ces mots de Machiavel me font penser à celui qui fait semblant de contrôler la situation en donnant une image de maîtrise alors qu’en fait, il tremble de peur ou ne maîtrise pas tout à fait la situation. Cela arrive chez les chiens… comme chez les humains ! Voyez nos hommes politiques qui savent bien changer de sujet ou rebondir sur un autre thème lorsqu’ils sont interrogés sur un domaine qu’ils ne maîtrisent que partiellement. L’important c’est que la mascarade fonctionne. Face à votre chien, jouez au Seigneur, donnez une image de confiance en vous, même si c’est du bluff, il y croira mieux si vous êtes convaincant.

Gouverne-toi bien pour gouverner les autres

Commençons par nous occuper de notre propre cas avant de vouloir régler celui des autres. Gardons le contrôle de nos mots, nos faits et nos gestes avant de vouloir commander. Inutile de vouloir maîtriser un chien si nous ne sommes pas capables de nous gérer correctement.

Celui qui pose une question est bête 5 minutes. Celui qui n’en pose pas l’est toute sa vie

N’hésitez donc pas à questionner si vous avez un doute, votre chien vous sera reconnaissant de ne pas faire de grave erreur. N’oubliez pas : adressez-vous à quelqu’un de compétent en matière de chiens !

 


JUIN 2009

Eloge de la modération

 

Etes-vous déjà passé à proximité d’un club canin au moment des séances de dressage ? Les maîtres sont parfois invités à aboyer sur leurs chiens qui répondent en vociférant (à moins que ce ne soit l’inverse). Comme si les cris amenaient le respect…

 

Un vrai leader, et pas seulement parmi les chiens, est modéré. Il pèse ses mots, ses gestes, choisi les bons comportements au bon moment. Plus votre chien est excessif, plus vous devez rester calme. Facile à dire, j’en conviens, mais songez que si vous vous énervez contre lui, que vous criez ou que vous êtes violent, vous lui montrez simplement qu’il a raison de perdre son calme puisque vous non plus, vous ne gardez pas le vôtre. De plus, vous donnez une bien piètre image du chef de groupe si vous ne contrôlez pas vos émotions.

Bien sûr, il y a certains comportements qu’il faudra réprimer de toute façon, et c’est justement pour cela qu’il est important de rester modéré tout le reste du temps : comment voulez-vous que votre chien saisisse la portée de son erreur si vous lui parlez toujours sur le même ton pour des broutilles ?

Essayez d’être plus malin que lui et adaptez vos attitudes aux siennes. Gardez votre colère pour ce qui en vaut vraiment la peine.

Ainsi, si votre animal adopte un comportement qui vous déplait, prenez la décision la moins coûteuse émotionnellement pour vous et la plus respectueuse pour lui : isoler le chien ou vous isoler vous-même. Il doit par exemple apprendre qu’il peut aboyer pour signaler que les lieux sont gardés, mais qu’il doit stopper une fois que vous êtes venu vérifier que tout va bien. Comme il vous sera difficile de vous enfermer si vous attendez du monde, le mieux est d’écarter le chien pour un temps réduit. Il sera libéré quelques minutes plus tard et autorisé à rester près de vous, avec vos invités, tant qu’il se tiendra tranquille. Sinon, à nouveau, il sera éloigné.

Les chiens comprennent fort bien cet isolement car c’est ainsi que se déroulent les évènements dans un groupe de canidés. L’individu qui perturbe le groupe est mis à l’écart pour un temps plus ou moins long.

Si votre chien vous saute sans cesse dessus, essayez de lui tourner le dos sans rien dire, en croisant les bras et refusant de lui accorder votre attention (ce qu’il cherche justement à obtenir). Ne hurlez pas, soyez ferme mais calme. Votre inflexibilité sera bien plus efficace que vos réprimandes.

Une idée ancienne est trop ancrée dans nos habitudes avec nos chiens : pour se faire respecter de lui, il faut montrer par la force qui est le chef. C’est au contraire par la modération et la détermination dans nos comportements que nous serons les vrais leaders. Ceux qui inspirent confiance, qui suscitent l’affection et assurent une fidélité sans faille. Pas ceux qui terrorisent pour soumettre ou humilier.


FEVRIER 2010
Caractère de chien 

 

Le chien est le meilleur ami de l’Homme. Mais l’Homme, est-il le meilleur ami du Chien ?

Si l’on en croit certaines expressions populaires, il y a de quoi se poser la question…

 Attardons-nous quelques instants sur l’expression « être d’une humeur de chien ».

A quelle particularité fait-on ici référence ? pense-t-on que les chiens sont esclaves de leurs humeurs, qu’ils ont des émotions inappropriées et ainsi,  que certains humains colériques seraient comme les chiens ?

Cette expression est utilisée de manière péjorative, voire carrément insultante.

 Adhérer à cette manière de voir, c’est nier que les manifestations comportementales, physiques, émotionnelles, psychiques, ne sont pas inutiles, qu’elles ne naissent pas pour rien mais ont une raison d’être.

 Nous pourrions envisager que ceux qui sont qualifiés de « caractère de chien » ont des comportements en relation directe avec les évènements qu’ils vivent. Ainsi, plutôt que de les croire « caractériels », nous trouverions leurs réactions tout à fait appropriées au vu des circonstances.

Imaginez le chien  à qui l’on prend sa gamelle alors qu’il est en train de manger. Ou celui qui se voit provoqué constamment devant sa clôture par les passants indélicats. Ne trouvez-vous pas normal qu’il réagisse ?

Que dire de celui qu’on réveille brusquement, à qui on retire son jouet ou de la patte qu’on lui écrase (même sans intention mesquine).

Ne seriez-vous pas si vous étiez à sa place, tenté de signifier fortement votre mécontentement ?

 Malheureusement pour lui, si le chien a la maladresse de laisser s’exprimer ses émotions, on dira qu’il a mauvais caractère et si c’est un humain, il sera qualifié de « mauvais poil » voire… de caractère de chien !

 Le cousin de cette expression, « avoir du chien », est perçu plus agréablement et utilisé avec davantage d’affection pour celui qui se voit qualifié de tempérament ombrageux.

 Finalement la critique ne sert à personne : ni à l’humain qui se voit dévalorisé, jugé, critiqué ni au chien à qui l’on reproche de se comporter en animal (et comment pourrait-il faire autrement ?!).

 

 

 

Laurence Bruder Sergent, comportementaliste

Auteur des livres « la cause des chiens » et « j’éduque mon chien moi-même »

 

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